{"id":21044,"date":"2012-05-08T16:34:32","date_gmt":"2012-05-08T16:34:32","guid":{"rendered":"https:\/\/www.helha.be\/HELHa\/?p=21044"},"modified":"2021-11-16T13:58:08","modified_gmt":"2021-11-16T12:58:08","slug":"festifart-culture-et-travail-social","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.helha.be\/festifart-culture-et-travail-social\/","title":{"rendered":"Festif’Art, Culture et Travail social"},"content":{"rendered":"
Ils ne savaient pas que c\u2019\u00e9tait impossible. Et c\u2019est pour cette raison qu\u2019ils l\u2019ont fait.<\/p>\n
Ils, ce sont les membres du groupe porteur du Festif\u2019Art, Culture et Travail social organis\u00e9 dans le cadre des 90 ans de l\u2019Institut Cardijn.<\/p>\n
On les disait fous. Et ils l\u2019\u00e9taient. Indubitablement. Fous d\u2019inviter autant de spectacles et autant d\u2019acteurs sociaux, fous de travailler sur autant de probl\u00e9matiques et dans tant lieux diss\u00e9min\u00e9s dans Louvain-la-Neuve. Fous de laisser autant de place \u00e0 la maladie mentale. Et \u00e0 l\u2019art. Fous de vouloir, sans que ce ne soit une parenth\u00e8se de vie, r\u00e9enchanter le social. Et, par l\u00e0 m\u00eame, r\u00e9enchanter la vie.<\/p>\n
Car c\u2019est bien de cela qu\u2019il s\u2019agit.<\/p>\n
Trois jours. Trois jours de partages, d\u2019exp\u00e9riences, d\u2019exp\u00e9rimentations, de dialogues et de d\u00e9bats. Trois jours pour f\u00eater, trois jours pour r\u00e9sonner et raisonner\u00a0!<\/p>\n
Le Festif\u2019Art, Culture et Travail social s\u2019est cl\u00f4tur\u00e9 le 30 mars dernier. Pour les nombreux participants, il draine avec lui des milliers de souvenirs li\u00e9s tant\u00f4t \u00e0 la joie des retrouvailles (le 90e<\/sup>\u00a0anniversaire de l\u2019Institut Cardijn), tant\u00f4t \u00e0 la beaut\u00e9 \u00e9mouvante des spectacles et du film, tant\u00f4t aux sourires et aux rires des ateliers, tant\u00f4t, enfin, \u00e0 la profondeur des conf\u00e9rences et des s\u00e9minaires.<\/p>\n Car, \u00e0 l\u2019instar du spectacle inaugural du mercredi soir, le Colloque avait un go\u00fbt et une fragrance de mosa\u00efques. D\u2019arts pluriels. D\u2019identit\u00e9s multiples. D\u2019\u00e9motions, de sensations aussi color\u00e9es que p\u00e9n\u00e9trantes.<\/p>\n Il serait d\u00e9plac\u00e9 (et m\u00eame insens\u00e9) de vouloir r\u00e9duire ces trois jours \u00e0 quelques propositions sommaires\u00a0; si l\u2019art est transcendant, il ne peut \u00eatre fig\u00e9\u00a0; si le travail est social, il comprend la personne dans sa totalit\u00e9 somatique, psychique, sociologique et spirituelle.<\/p>\n Car il n\u2019est pas blasph\u00e9matoire de penser que l\u2019art rel\u00e8ve aussi du sacr\u00e9, de cette part de nous-m\u00eames qui trace des chemins qui nous aident \u00e0 grandir. A nous \u00e9panouir.<\/p>\n Personnellement, je ne sais pas si l\u2019art est th\u00e9rapie, je ne sais pas si l\u2019art peut participer d\u2019une quelconque forme de gu\u00e9rison, je sais simplement que l\u2019art appelle, interpelle, signe et signale. Et, surtout, qu\u2019il pose l\u2019homme en tant qu\u2019homme. Parce qu\u2019il renvoie \u00e0 ses valeurs, \u00e0 son identit\u00e9, \u00e0 son essence.<\/p>\n Et c\u2019est l\u00e0 que se forme, \u00e0 mes yeux, l\u2019intersection avec le travailleur social\u00a0impliqu\u00e9 dans un travail cr\u00e9atif : les pratiques artistiques peuvent conduire \u00e0 un r\u00e9el \u00ab\u00a0r\u00e9enchantement\u00a0\u00bb du social parce qu\u2019elles permettent au travailleur de retrouver lui aussi le sens\u00a0de ses valeurs, de son identit\u00e9, de son essence.<\/p>\n Enfin, je crois, au plus intime de moi-m\u00eame que, tant qu\u2019il y aura de l\u2019art, la barbarie et sa bestialit\u00e9 auront une chance, une infime chance, d\u2019\u00eatre vaincue. C\u2019est ce combat-l\u00e0 qui vaut. Et peut-\u00eatre est-ce le seul qui vaut vraiment.<\/p>\n Les armes sont bien minces quand elles se resserrent autour de l\u2019art, de la raison et de l\u2019amour. Comme il serait si simple aussi de se r\u00e9signer. Et d\u2019abdiquer.<\/p>\n Mais ce ne serait pas citoyen. Mais ce ne serait pas humain.<\/p>\n Si l\u2019art et le travail social peuvent contribuer \u00e0 changer les mentalit\u00e9s et les c\u0153urs, je sais alors ce qui s\u2019est produit \u00e0 Louvain-la-Neuve en mars dernier\u00a0: un feu d\u2019artifice de consciences toujours aiguis\u00e9es.<\/p>\n Jean-Luc Dubart<\/p>\nLe film-souvenir du Festif\u2019Art r\u00e9alis\u00e9 par Antoine Bruyns<\/h4>\n