Jeudi dernier (le 30 mai) était organisée à Gilly, dans le cadre de la formation continue de la Catégorie Paramédicale, une journée de réflexion sur l’imagerie médicale.
Hasard du calendrier ? Toujours est-il que cette journée répondait en écho à la campagne de sensibilisation menée par le SPF Santé : « Pas de rayon sans raison ! »
Il est vrai que celui-ci incite les patients, les médecins, les spécialistes de l’imagerie médicale et les dentistes à utiliser l’imagerie médicale de manière mieux ciblée et moins systématique.
On recevrait en Belgique 1 fois et demie plus de radiations que les Français et jusqu’à trois fois de plus qu’un Néerlandais. 1 Belge sur 5 subit un scanner chaque année et tout citoyen belge passe en moyenne un examen radiographique par an.
Or, les radiations ont des effets néfastes sur la santé. Comme en témoigne Monsieur Delcour, Président du Conseil radiologique : « Nous devons utiliser les techniques avec attention et parcimonie. Faire un scanner pour le moindre mal de dos ou de tête, c’est clairement non ! »
Nul doute, pour le néophyte que je suis, que le choix ne doit pas être simple, que les techniques de rayons sont nombreuses et que chacun de nous est différent et répond précisément de manière différente aux rayons… On a tous aussi vécu aussi la triste expérience – pour soi-même ou pour ses proches – qu’en ne communiquant pas assez, entre acteurs médicaux et patients, on réalise parfois des doubles examens, tout à fait redondants.
Mais il existe vraisemblablement d’autres alternatives, d’autres possibilités moins irradiantes et plus appropriées, comme l’IRM et l’échographie, deux techniques non irradiantes.
Au-delà d’un enjeu de santé publique, le juste dosage des radios médicales vise des économies en soins de santé. En diminuant de 25 % au moins l’exposition aux rayons, l’INAMI dégagerait 30 millions d’euros par an, « qui pourraient être utilisés de manière plus judicieuse ».
Et, pourquoi pas ?, à la formation continue, comme celle que l’équipe de Gilly initie aujourd’hui et poursuivra – Marie-France Tournay, coordinatrice de la section TIM l’a annoncé – le 16 novembre prochain.
Monsieur Michel Biernaux
Expert-inspecteur AFCN (cet acronyme, vous le savez, correspond à l’Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire), Monsieur Biernaux a développé le thème suivant : « Radioprotection et législation ».
Nous l’avons dit précédemment : l’utilisation des rayons X dans les applications médicales s’est avérée assez vite néfaste pour les manipulateurs comme pour les patients. Une législation s’imposait mais sa mise en place, finalement, a été quelque peu laborieuse. Les directives européennes ont changé la donne. Prises dès 1993, celles-ci sont désormais contraignantes et doivent être précisément transposées dans le droit national de chaque Etat membre. C’est ainsi qu’en 2001, notre pays s’est doté d’un nouveau cadre législatif dans lequel les grandeurs et les unités en radioprotection ont été définies. Dans ce cadre, il importe de souligner l’importance d’une formation continue pour tous les acteurs impliqués en imagerie médicale.
Monsieur Christian Hunin
Expert en radioprotection, Monsieur Christian Hunin a évoqué, quant à lui, « La radioprotection en pratique ». Il nous a dit précisément que l’utilisation de la radioactivité et des radiations ionisantes a pris de l’importance dans les hôpitaux, que ce soit dans le domaine de l’énergie nucléaire, des applications médicales en diagnostic ou en thérapie médicale. Peut-être, d’ailleurs, fait-on parfois une confiance démesurée par rapport aux nouvelles technologies ? Comme je l’énonçais dans mon introduction, l’intervention doit être suffisamment importante pour justifier les dommages et les coûts résultats de l’intervention tout en réduisant la dose que le patient reçoit.
Monsieur Marc Piccard
Dans notre société sécurisée, sécuritaire, inquiète et inquiétée, une question s’avère fondamentale : sous quelle responsabilité juridique travaille le Technologue en Imagerie Médicale ? Monsieur Marc Piccard, de la Société Amma, nous a permis de voir clair dans le dédale et le labyrinthe des contrats, de clarifier aussi les clauses qui s’immiscent parfois – presque à notre insu – dans les assurances…
Monsieur Milan Tomsej
Radiophysicien, chef de service de Radiophysique médicale au CHU de Charleroi, site André Vésale, Monsieur Milan Tomsej a ouvert notre après-midi de réflexion et plus particulièrement son second volet intitulé « Radiothérapie : entre nouvelles techniques et pratique réflexive ». Il a évoqué l’intégration des techniques d’imagerie pour la radiothérapie. Il existe désormais la radiothérapie 4 D. C’est dire qu’aux systèmes d’imagerie bi-dimensionnelle se substituent désormais des systèmes nettement plus sophistiqués capables d’imager le mouvement du patient.
Monsieur Philippe De Mey
Ingénieur ECAM, licencié en Télématique et Organisation de l’ULB, licencié en management de l’UCL, Délégué commercial, psychothérapeute et, last but not least, Maître-Assistant à la HELHa, sur le site de Gilly, Monsieur De Mey a replacé l’essentiel des interventions dans le cadre général du « prendre soin », dans le cadre également du sens du métier dans une démarche de praticiens réflexifs.
Avec lui, nous savons désormais que nous savons peut-être beaucoup plus que ce que l’on peut décrire à travers les mots. En effet, au-delà du savoir théorique, il y a également une sorte de savoir-faire, une sorte d’improvisation dans la pratique.
Il s’agit donc, pour Monsieur De Mey, de découvrir ce que l’on ne sait pas que l’on sait.
C’est la démarche épistémologique dans laquelle Monsieur De Mey nous a introduit par un exposé dynamique et, surtout, à travers une vidéo (contact avec une malade atteinte d’Alzheimer), empreint de beaucoup d’humanité.
Jld