J’ai toujours voulu travailler avec des enfants. Ma mère est éducatrice spécialisée, donc j’ai grandi dans un environnement entourée d’enfants. Lors de mon premier cours de religion quand j’ai intégré le programme GO TEACHING, j’ai tout de suite senti que j’avais pris la bonne décision.
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« Avec mes camarades, nous étions tous dans la même situation ».
Deux choses. Premièrement, que c’est une formation accélérée, donc plus courte que des études classiques.
Ensuite, c’est un programme pour adultes, et cela m’a rassurée. Avec mes camarades, nous étions tous dans la même situation, ce qui a créé une ambiance de bienveillance et de solidarité.
Et ce qui m’a convaincue de rester, c’est l’investissement des enseignants. C’était un véritable partage d’expériences, que ce soit entre nous, les étudiants, ou avec les enseignants.
Difficile, oui. Mais on n’a rien sans rien. Il faut travailler dur pour obtenir ce que l’on veut.
La profondeur de l’analyse réflexive qu’on nous demandait. Nous étions moins centrés sur la théorie pure et dure et plus sur la réflexion autour de l’apprentissage de l’enfant. Ce n’est pas juste donner un cours de math, par exemple. On apprend pourquoi on doit enseigner cela à l’enfant et en quoi ça va l’aider dans l’avenir. C’est aussi se demander : si ça n’a pas fonctionné aujourd’hui, pourquoi ? Il faut savoir prendre du recul et se remettre en question. Cette approche m’a beaucoup apportée, et je l’applique encore aujourd’hui.
J’ai travaillé tout de suite dans l’enseignement spécialisé, et j’ai eu la chance d’être en binôme avec une enseignante expérimentée. Je me suis sentie soutenue, et cela a vraiment complété la formation que j’ai eue à la HELHa.
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« Dès le premier jour, je me suis sentie à ma place ».
C’est stressant au début, mais j’étais claire : je préférais ma nouvelle vie. Le seul doute que j’ai eu, c’était en apprenant que j’enseignerais à des enfants porteurs d’un trouble du spectre de l’autisme, un public que je ne connaissais pas. Mais dès le premier jour, je me suis sentie à ma place. Aujourd’hui, j’enseigne toujours dans le spécialisé, et je n’échangerai mes élèves pour rien au monde.
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« La chose dont je suis le plus fière, ce sont mes élèves ».
La chose dont je suis le plus fière, ce sont mes élèves. Et si je devais être fière de quelque chose que je leur amène, c’est le climat que j’instaure en classe qui leur permet d’être sereins, apaisés. Je me rends disponible, et c’est le plus important.
J’ai une anecdote qui s’est déroulée cette année. Un élève me faisait un câlin, mais j’ai perdu l’équilibre et je suis tombée. Alors que j’étais par terre, tous les autres enfants sont arrivés et on a fait un câlin collectif. Il faut savoir que pour un enfant autiste, cela peut être compliqué, et le fait qu’ils soient tous venus autour de moi, de nous, ça m’a touchée. C’est là que je me suis rendue compte que j’avais vraiment trouvé ma voie, et que j’aimais ce métier plus que n’importe quel métier au monde.
La capacité à se remettre en question, constamment. Il faut aussi beaucoup s’adapter, que ce soit au niveau administratif, mais surtout en fonction de chaque enfant. Ensuite, il faut être bien dans sa peau. En tant qu’enseignant, on donne un peu de nous-mêmes, et les enfants peuvent reproduire nos comportements.
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« Si l’on ne se plaît plus dans le métier qu’on exerce, il faut foncer ».
La vie est courte. On n’en a qu’une seule, donc si l’on ne se plaît plus dans le métier qu’on exerce, il faut foncer. On passe la moitié de notre vie au travail, donc il ne faut pas avoir de regret. Quand on est passionné, tout est possible !