Nous avons échangé avec Camille, étudiante en Construction, et Arnaud, futur enseignant en maternelle et primaire, afin d’en savoir plus sur leurs parcours au sein de la HELHa.
Si Camille et Arnaud n’ont pas rencontré d’obstacles majeurs, d’autres étudiant·e·s en filières non mixtes peuvent être confronté·e·s à des stéréotypes, des doutes ou un manque de modèles inspirants.
Camille, pourquoi as-tu choisi le Bachelier en Construction ?
« J’ai toujours aimé travailler en extérieur. J’ai choisi la construction car c’est un secteur diversifié, qui permet d’être au bureau comme à l’extérieur. Je suis allée à un salon SIEP pour rencontrer diverses écoles, et je me suis tournée vers la HELHa car c’était proche de chez moi et elle avait bonne réputation dans ce domaine. »
Arnaud, qu’est-ce qui t’a donné envie d’enseigner ?
« J’ai toujours eu un bon contact avec les enfants. J’ai encadré des équipes de foot depuis l’âge de 12 ans. Ce qui m’intéresse, c’est de voir l’évolution des enfants et d’être à la base de leur apprentissage ».
Avez-vous rencontré des réticences face à votre choix dans votre entourage ?
Camille : « Non, j’ai toujours beaucoup travaillé à l’extérieur. Les gens qui connaissent mon caractère n’ont pas été étonnés. »
Arnaud : « Non, mais on me demande souvent si « je suis le seul garçon » ou si « je ne me sens pas seul. »
Ce type de remarques montre que l’on associe encore spontanément certains métiers à un genre spécifique, même inconsciemment.
Arnaud : « Ce qui revient le plus souvent, c’est que je vais faire peur aux enfants ou que je suis moins délicat. Moi cela me fait rire, cela lance des discussions. Je sais de quoi je suis capable, donc cela ne me touche pas ».
Ces clichés reflètent encore des représentations genrées de la douceur et de l’autorité dans l’éducation, qui peuvent impacter la perception des hommes enseignants par les parents et collègues.
Camille : « Dans ma classe, on est une minorité de femmes (4/40-50). Pourtant, je n’ai jamais ressenti de différence de traitement. ».
Si Camille n’a pas ressenti de différence de traitement, d’autres témoignages indiquent que des femmes dans des filières techniques ou scientifiques peuvent être confrontées à des stéréotypes ou à un manque de légitimité perçu.
Pensez-vous que la mixité est un atout dans votre secteur ?
Camille : « En fonction de notre genre, on peut avoir une approche différente et des points de vue différents. Les mentalités évoluent, certaines sociétés recherchent même des femmes pour exercer ce type de métier. Ce qui n’était peut-être pas le cas avant ».
Arnaud : « Honnêtement, je pense que cela ne change rien. Ce n’est pas parce qu’un homme ou une femme fait ces études que cela va changer leur manière d’enseigner. A part peut-être la voix ! Mais en soit, on est formé de la même manière ».
Si la formation est identique, des études montrent que des biais inconscients persistent dans la manière d’enseigner et d’interagir avec les élèves selon le genre.
Que diriez-vous à un·e jeune qui hésite à se lancer dans une filière peu mixte ?
Arnaud : « Il ne faut pas se bloquer sur un avenir professionnel par rapport au regard des autres. C’est notre vie ! »
Camille : « Il faut s’écouter soi-même. Il ne faut pas écouter les personnes qui pourraient te freiner, mais toujours faire ce que tu as envie de faire. »
Pour encourager une plus grande mixité dans toutes les filières afin que tous et toutes puissent s’épanouir hors du carcan des stéréotypes de genre, il est essentiel pour la HELHa de valoriser ce type de parcours. Mettre en avant des modèles inspirants, sensibiliser et informer permettent de déconstruire ces préjugés et ouvrir le champ des possibles pour chacun·e. La HELHa s’engage activement dans cette démarche en favorisant un environnement inclusif et en valorisant la diversité des parcours au sein de ses formations, et espère ainsi accompagner toutes les vocations.