Une collaboration novatrice entre la HELHa et l’UMONS s’intéresse à la capacité du cerveau humain à gérer des doubles tâches cognitivo-motrices, un sujet de plus en plus pertinent dans notre société hyperconnectée. Dans le cadre de leurs travaux de fin d’études respectifs, deux étudiantes en Kinésithérapie de la HELHa (Eva HOUDART et Florence JONCKHEERE) et un étudiant en Psychologie de l’UMONS (Samir BEGGACHE) se sont associés pour explorer comment notre cerveau gère, ou échoue parfois à gérer, deux activités simultanément, comme marcher et résoudre un problème complexe.
La double tâche, un enjeu actuel
Marcher tout en consultant son smartphone ou en téléphonant est devenu un réflexe pour beaucoup. Pourtant, peu sont conscients des effets réels que cela a sur notre concentration et nos performances. Dans le cadre de ce projet unique, l’équipe de recherche née de cette collaboration explore cette double tâche qui en apparence anodine, peut en réalité mobiliser d’importantes ressources mentales et physiques.
De gauche à droite, l’équipe presque au complet : Samir BEGGACHE (UMONS), Eva HOUDART (HELHa), Fabien BUISSERET (maître-assistant en kinésithérapie – chercheur au sein du labo FFH), Florence JONCKHEERE (HELHa) et Jennifer DENIS (Professeure dans la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’UMONS). Absent de l’image : Frédérick DIERICK (labo FFH).
Une étude originale combinant tapis roulant et évaluation psychologique
Les tests cognitifs en double tâche, comme les matrices de Raven réalisées sur un tapis roulant, menés par nos chercheur·se·s en herbes permettent d’analyser l’impact des doubles tâches sur la performance cognitive et la motricité. Eva et Florence (kinésithérapie) mesurent les performances de marche et de raisonnement logique de chaque participant·e, avant que Samir (psychologie) ne mène des entretiens d’explicitation. Cette technique, inédite dans ce cadre, permet de comprendre comment les participant·e·s perçoivent leur état mental durant l’exercice. Parmi ces participant·e·s volontaires aux tests, on retrouve des étudiant·e·s en kinésithérapie qui ne sont pas impliqués dans le projet et des étudiant·e·s d’autres cursus comme des futur·e·s ergothérapeutes ou informaticien·nes. Ils·elles sont plus d’une quarantaine à avoir réalisé l’exercice et à avoir montré un réel intérêt pour cette approche psychologique. Pour les étudiant·e·s en kinésithérapie, ce projet est également l’occasion d’appréhender l’état psychologique du patient en double tâche, un aspect encore souvent négligé.
Les résultats préliminaires obtenus jusqu’ici révèlent une diversité de réactions : tandis que certain·e·s progressent en double tâche, d’autres éprouvent davantage de difficultés. Ces observations ouvrent des perspectives concrètes pour mieux comprendre les capacités d’adaptation et les limites individuelles, notamment en rééducation.
En juin prochain, le projet livrera ses résultats concrets, tandis que nos chercheur·se·s du labo FFH de la HELHa tenteront de pousser encore plus loin cette exploration des capacités d’adaptation humaine, avec comme objectif, une publication scientifique.
Une collaboration Win-Win
Ce projet de fin d’études démontre l’importance des collaborations interdisciplinaires et offre un espace de réflexion unique pour les étudiant·e·s et les participant·e·s. Avec des avancées prometteuses, le projet pourrait bien devenir une référence pour les futures recherches sur la double tâche. Et si l’alarme incendie déclenchée en plein test a perturbé une session de tests, elle n’a en rien ébranlé la détermination de cette équipe pleine d’avenir ! ; -)
Plus d’infos sur le Master en Kinésithérapie à la HELHa : https://www.helha.be/etude/sante/master-paramedical/kinesitherapie-master/master-en-kinesitherapie-montignies-sur-sambre/