Mobilisation des jeunes, éco-anxiété, appel des étudiant·e·s d’AgroParisTech à « bifurquer », etc. Le monde académique en Belgique ou ailleurs a été maintes fois interpellé ces dernières années.
Consciente de la nécessité de réaliser une transition non seulement des modes de production mais du reste des filières (transports, transformations, modes de vente, etc.), la Haute Ecole Louvain en Hainaut (HELHa) a décidé de créer un Bachelier agronomique en Systèmes Alimentaires Durables et Locaux (en abrégé « SADL ») en partenariat avec la Haute Ecole Provinciale Condorcet (HEPC) et le Collège Technique des Aumôniers du Travail de Charleroi (CTATC).
L’objectif ? Former les jeunes et moins jeunes aux métiers de l’alimentation durable. En effet, si nous voulons changer nos filières d’approvisionnement alimentaires et aller vers plus de durable, la formation doit, elle aussi, changer. En Wallonie, le SADL est le seul Bachelier uniquement orienté vers l’agroécologie, le bio, les circuits courts et le redéploiement de filières locales.
« Si nous voulons changer nos filières d’approvisionnement alimentaire et aller vers plus de durable et de local, la formation doit, elle aussi, changer »
Que ce soit dans les cours de techniques de production agricole (élevage, grandes cultures, maraichage, fruiticulture, etc) ou dans le cours de certification & label, le bio est présent tout au long du cursus.
La certification bio est essentielle dans le programme. Elle est un des éléments qui permet de définir clairement ce que signifie “durable” en offrant des critères tangibles pour évaluer les pratiques agricoles et les techniques de transformations alimentaires.
Difficile actuellement d’avoir une vision claire de ce qu’est un aliment « durable » avec la pléthore de labels plus ou moins sérieux qui fleurissent sur les emballages de nos aliments. Afin d’adopter un regard critique sur ces labels, un cours leur est entièrement dédié. Le bio y est démystifié. Le mécanisme de certification y est passé à la loupe. D’autres labels sont aussi analysés afin de juger de leur pertinence pour un système alimentaire durable.
La mise en contact avec le réseau professionnel est aussi un atout majeur du programme. Cela offre aux étudiant·e·s des opportunités de rencontres, de stages et d’emplois. Ces interactions avec le monde professionnel permettent de mettre du concret dans ces fameuses études supérieures, souvent jugées trop théoriques.
Le bachelier SADL met l’accent sur la polyvalence. En effet, la rencontre avec des acteur.rice.s de terrain montre clairement que leur métier est varié et changeant. L’adaptation est une qualité primordiale. La formation en Systèmes Alimentaires Durales et Locaux veille donc à fournir aux étudiant·e·s des bases solides dans les domaines technique, environnemental, social, économique et de l’animation/sensibilisation.
Comme dans d’autres domaines, un certain nombre de métiers SADL n’existent pas encore (ex. : gestionnaire d’une légumerie communale).
Mais, alors qu’aucun étudiant·e n’est encore sorti de cette jeune formation, l’observation des offres d’emploi montre qu’un profil d’agronome polyvalent sensible aux thématiques de la transition alimentaire est fréquemment demandé :
À l’heure actuelle, la demande pour ce type de profil semble être supérieure à l’offre. Avec le SADL, la HELHa, la HEPC et le CTATC espèrent répondre à ce besoin de la société.
Ces articles, qui concernent la section, pourraient t’intéresser :
Produire autrement : cap sur l’agronomie durable et innovante grâce à une journée d’études
Une journée « la tête dans les salades » pour nos étudiant·e·s de Systèmes alimentaires durables et locaux.
JAGROS : quand les expert·e·s partagent leurs perspectives des enjeux agricoles auprès des jeunes